Vieux Chinon et Comcom
F2F contre CC-CVL
5 novembre 2016
Frédéric de Foucaud est colère… Le vibrionnant président de la Société d’Histoire Chinon Vienne et Loire, qui épargne le temps de ses interlocuteurs en se faisant appeler F2F (mais complique la vie des Chinonais en rebaptisant ainsi les Amis du Vieux Chinon) le fait savoir dans le bulletin d’automne de l’association.
Jusqu’alors plutôt bienveillant — probablement du fait de ses multiples casquettes — vis-à-vis des projets immobiliers des pouvoirs en place, à propos desquels la société savante — théoriquement amoureuse du “Vieux Chinon” — a toujours observé un silence qui pouvait passer pour une approbation, F2F n’a plus aujourd’hui de mots trop durs pour les élus.
Trois motifs de brouille
Les motifs de la brouille sont multiples : la convention de gestion des collections, le transfert de la “Porte de Ville”, le déménagement des “Amis” vers l’ancien CIO et, plus généralement, la “disgracieuse légèreté” dont la Communauté de communes ferait preuve à l’égard de la vénérable association (111 ans au compteur).
Premier dossier, la convention qui doit transférer à la Comcom la gestion – sinon la propriété – des collections constituées, au fil des décennies, par les Amis du Vieux Chinon. La précédente convention — celle d’avant l’institution de la CC-CVL — étant échue en 2014, il semble que le conseil communautaire rechigne à la reprendre telle quelle, sans pour autant en proposer une nouvelle version. Résultat : le dossier dépérit et un vide juridique “des plus improbables” s’est lentement installé, sur lequel prospèrent maintenant les soupçons réciproques.
Second dossier qui fâche : la “Porte de Ville“. F2F, considérant que l’ancienne porte du couvent des Calvairiennes, aujourd’hui reléguée en un endroit fort peu passant (square François Mitterrand), n’était pas suffisamment mise en valeur, pensait en avoir obtenu, aux frais de la Comcom, le transfert vers le “square René Mauny” — dans le précédent Bulletin, il se prénommait, plus justement, Raymond — où elle aurait trouvé sa place contre le mur ouest de la Maison des Etats-généraux. Las, il a eu beau rallier à sa cause l’architecte des bâtiments de France — ce qui ne constitue plus, de nos jours, un exploit — et obtenir un engagement d’Ann Chevalier, l’adjointe à la Culture, les élus de la Comcom font aujourd’hui la sourde oreille et ne prennent plus ses appels.
Enfin, les récentes tergiversations immobilières de la Comcom ont mis à rude épreuve la susceptibilité de F2F : au mois de juillet dernier, il apprend — en lisant la Nouvelle République — que son association, qui partage aujourd’hui avec le Musée le bâtiment du Carroi, va être relogée de l’autre côté de la rue, face à Saint-Maurice, dans un local mis en vente par les Domaines (l’ancien Centre d’orientation et d’information), dont la Comcom annonce alors s’être portée acquéreur. Début octobre, à peine digérée la première couleuvre, le président du Vieux Chinon apprend — dans les mêmes colonnes — que la Comcom a finalement renoncé à acquérir les locaux (dont la taille a d’ailleurs entretemps été mystérieusement réduite, selon les évaluations de la NR, de 368 à 291 mètres carrés). Ce qui était urgent, possible et pertinent à l’été (libérer au Carroi une nouvelle salle d’exposition, héberger dans de bonnes conditions les Amis du Vieux Chinon, leur fond et leur bibliothèque) est nul et non avenu à l’automne.
” Fut un temps où la Ville et ses édiles engageaient leurs crédibilités politiques pour la sauvegarde identitaire de notre patrimoine “, philosophe aujourd’hui F2F dans le bulletin d’automne des Amis du Vieux Chinon, ” mais ce temps semble révolu au profit du renouvellement des mandats et autres intérêts personnels dévalorisant la cause publique “.