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28 mars 2024

La Brèche : où en sommes-nous ?


accès au parking

Si le parking de la Brèche était réalisé, l’accès par le Sud se ferait par la rue Marceau, entre des deux maisons à pans de bois (toutes deux classées monuments historiques). Il est possible qu’elle soit également empruntée par des engins pendant la durée du chantier. Photo MJ

A la mi -mai 2016, que sait-on exactement aujourd’hui de l’avancement du projet de la Brèche et, plus largement, du projet de la municipalité pour Chinon ? Rappels…

Le programme
Le programme Brèche-Cœur de Ville, évalué aujourd’hui à une douzaine de millions d’euros, est centré sur un parking de 5 étages en surface, associé à des “cellules” commerciales, des logements et des équipements publics (crèche, salles de réunions). Son emprise englobe le parking actuel et la moitié nord de la place Hofheim, dont les constructions actuelles (ancien OT et crèche) doivent être rasées. Le projet prétend résoudre – en une seule opération immobilière – ce que la Mairie a identifié comme “les problèmes du centre-ville“.

1 – Stationnement – L’essentiel des problèmes du centre-ville proviendrait du stationnement. La solution serait de construire un parking-silo de 5 étages en surface offrant 200 places de stationnement payant. La construction et l’exploitation de ce parking “en ouvrage” serait concédées à un exploitant, qui récupérerait également le stationnement payant “en surface“, soit 300 places supplémentaires.

2 – Commerce – Les magasins vides qui jalonnent les rues du vieux Chinon resteraient inoccupés parce qu’ils sont inadaptés au commerce moderne et parce que les loyers y sont trop chers. Le palliatif actuellement utilisé est le financement des loyers à hauteur de 50% par la collectivité pour une occupation saisonnière des locaux par des artisans. Mais ce programme n’a permis, pour le moment, de sédentariser que trois artisans. La solution consisterait donc à bâtir de 8 à 10 nouvelles surfaces commerciales, plus “modernes” susceptibles d’attirer les “enseignes nationales” qui pourraient servir de “locomotives“. Le projet prévoit, au sommet de l’édifice, 2 surfaces commerciales de 43 et 35 m2 + un restaurant panoramique de 433 m2 ; le long du trajet entre l’ascenseur et la place du général De Gaulle, un espace tout en longueur de 126 m2 ; enfin, sur la place Hofheim, 4 “cellules” mesurant respectivement 86, 75, 45 et 32 m2.

commerces complet set

Emplacement des “cellules” commerciales prévues par le projet Brèche-Cœur de ville (document SET).

3 – Résidentiel – La désertion du centre-ville aurait aussi pour origine l’inadéquation de l’habitat ancien. La solution consisterait à bâtir 19 nouveaux logements, dont 2 adaptés.

4 – Equipements – Le projet prévoit de démolir la crèche et de la reloger dans le bâtiment qui flanquera le nouveau parking. Des salles associatives sont également prévues pour remplacer celles de l’ancienne Maisons des associations, dont la Mairie souhaite se défaire au profit du privé.

5 – Opérations connexes
Le projet est intimement associé à des opérations connexes qui ne sont – pour le moment – ni budgétées, ni planifiées :
a – vente au privé de l’actuelle maison des associations ;
b – mise en place d’un parking provisoire pour remplacer l’actuel parking de la Brèche pendant les travaux ;
c – refonte de la place du général de Gaulle, avec suppression de 34 places de stationnement, piétonnisation partielle et modification de la circulation sur la place de la Fontaine.

Dans quel plan d’ensemble ce projet s’insère-t-il ? Dans quelle vision de la ville à 10 ans et à 20 ans ? Il est impossible de le savoir et la Mairie se contente d’un laconique : ” Faites-nous confiance, nous savons ce que nous faisons… “.

Les variantes
A mesure que le projet avance , un certain nombre de variantes sont annoncées par la Mairie, sans être toutefois validées.
1 – Le restaurant étoilé qui devait être installé sur le plateau de 450 m2 surplombant le parking pourrait être remplacé – si la Mairie ne trouve pas de candidat – par des logements “premium“. L’architecte des bâtiments de France aurait déjà donné son accord à cette variante.
2 – Le parking provisoire, dont l’installation avait un temps été envisagée sur les berges de Vienne, pourrait maintenant être installé ailleurs.
4 – Les surfaces commerciale de la place Hofheim, qui devaient accueillir une “locomotive” destinée à relancer le commerce, pourraient être subdivisées, ou être utilisées pour héberger des services, comme, par exemple, un centre de santé.

Les objections
– Il n’y a pas eu de débat sur le projet et la Mairie se refuse à rendre publiques les études qui ont été conduites pour justifier le projet : circulation, stationnement, commercialité, cavités.
– Brèche-Cœur de ville est une opération immobilière qui ne s’insère pas dans un projet de ville à 10 ans et il est impossible d’obtenir la feuille de route de la Mairie (et encore moins un débat).
– Les quelques chiffres que la Mairie a choisi de divulguer sont contradictoires : selon elle, ce projet de 12 millions d’euros ne créerait que 12 places supplémentaires par rapport à la situation pré-ascenseur. En fait, par rapport à la situation actuelle, 73 places payantes seraient créées dans le centre.
– La privatisation du stationnement conduirait à une augmentation des tarifs, une intensification de la verbalisation et une extension de la zone payante. Le parking du château deviendrait payant, en contradiction avec la “priorité tourisme” de la Mairie.
– La Mairie se refuse à clarifier sa position et à prendre des engagements sur le maintien des places de stationnement gratuit.
– Le parking et le nouveau plan de circulation qui a été présenté sont incompatibles avec la voirie du centre ancien, avec son patrimoine bâti, avec sa vocation touristique et sa qualité de vie.
– Les justifications avancées par la Mairie semblent incohérentes : alors que la Ville prétend revitaliser le commerce, elle encourage le déplacement des activités tertiaires vers la Plaine des Vaux. Elle vient de donner une autorisation d’extension de 2.000 m2 au Leclerc du Blanc Carroi et parle maintenant de l’extension du pôle Saint-Lazare et de l’installation d’un centre commercial à côté de la Gare.
– La Mairie se refuse à faire la lumière ce que coûterait réellement l’abandon du projet. Elle parle de 700.000 euros, mais reconnaît qu’une partie de cette somme correspond au paiement des arriérés de l’ascenseur et une autre aux études commanditées pour le projet précédent. Il est à ce jour impossible de connaître le “reste à charge” réel d’un abandon.
– La Mairie continue à présenter un budget à 12 millions d’euros, mais ce budget ne comprend pas le parking provisoire, la refonte de la place de la Fontaine et celle de la place de la Mairie, la modification du plan de circulation, l’achat de la crèche et des salles associatives.
– Face au budget de charges, la Mairie affiche des recettes fondées sur un prix du m2 surévalué.
– La durée prévue pour mener les travaux (18 mois) semble largement sous-estimée, surtout s’y on y ajoute l’aménagement préalable d’un parking de substitution, l’aménagement de la place du Général DeGaulle, les travaux sur la voirie et la signalétique pour le nouveau plan de circulation.
– Depuis plus de 30 ans, la ville de Chinon travaille avec le même aménageur (la Set) qui n’est jamais parvenu à proposer un projet convaincant. Il semble que  tous les formalismes n’aient pas été respectés lors de la signature des derniers avenants.
– Il semble également que la Set, dont les compétences en urbanisme sont inexistantes, soit un choix imposé par le jeu politique local  au détriment de la qualité des projets.

Bilan mi-mai 2016

La Mairie aurait “une touche” pour investir le restaurant étoilé qui doit couronner l’édifice et attirer à Chinon le gastronome argenté ; rien par contre sur le “franchisé – locomotive” qui devait réveiller le Vieux Chinon endormi.

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