Brèche : La Coordination fait le plein pour sa première réunion publique
24 mai 2016
Le lundi 23 mai au soir, la Coordination pour l’abandon du projet de la Brèche avait invité les Chinonais à se réunir à la Mairie pour s’informer et pour s’exprimer. Pari tenu, puisque plus de 220 personnes ont répondu à l’appel et participé au débat, organisé en partenariat avec La Marie-Javelle.
Les organisateurs de la réunion (les 7 associations rassemblées en Coordination) ont accueilli leurs invités à 19 heures et, après s’être présentées et avoir exposé tour à tour les motifs de leur opposition, la parole a été donnée à la salle, qui a ainsi pu faire un premier tour des préoccupations nées du projet Brèche-Cœur de ville. Au menu, la stabilité du coteau et les cavités, l’équilibre des comptes de la Ville, le coût réel de l’abandon du projet, la circulation, le stationnement, l’environnement, la qualité de vie, les commerces vides, les logements vacants, les alternatives…
LES 7 ASSOCIATIONS DE LA COORDINATION
Association pour la Défense du Patrimoine de Chinon et de ses environs
Association l’Ecrin
Association Touche pas à ma fontaine
Association Les Riverains sur la Brèche
Collectif Chinonais environnement
Alliance économique Chinonaise
Collectif Défense de la rue Diderot
Chacun des thèmes majeurs a ensuite été abordé grâce à une courte présentation (et même un petit film sur le plan de circulation tourné pour la circonstance) préparée par une des associations, servant de lancement à un nouvel échange avec la salle. De nombreux participants se sont ainsi proposés pour apporter en direct des compléments d’information ou pour annoncer qu’ils étaient en possession de documents ou d’études qui pouvaient éclairer le débat. D’autres ont apporté leurs témoignages, d’autres leurs suggestions, et d’autres, enfin, ont posé leurs questions. Mais les organisateurs avaient prévenu en début de réunion que, n’ayant pas été autorisés à accéder aux études préalables au projet, ils n’étaient pas en possession de toutes les réponses. Ils ont néanmoins présenté les informations en leur possession et se sont engagés à relayer les questions en suspens auprès de la Municipalité. Pour étayer cette promesse, les échanges était notés en direct par plusieurs secrétaires de séances.
Les échanges ont été suivis avec attention par la presse locale, la télévision et les trois élus qui avait répondu à l’invitation lancée par les organisateurs. A l’issue de la soirée, qui s’est déroulée sans aucun incident, les participants ont été invités à faire parvenir leurs contributions (témoignages, questions, documentation, suggestions) à l’adresse électronique de la Coordination (coordinationchinon@gmail.com) ou par courrier à l’adresse de L’Ecrin (25 rue Marceau – 37500 Chinon). Les organisateurs se sont engagés à utiliser le contenu des échanges pour alimenter le débat avec la Mairie. Face aux nombreuses idées et suggestions au projet de la Brèche, ils ont évoqué la tenue prochaine d’une seconde réunion consacrée aux alternatives.
LES OBJECTIONS ET LES INTERROGATIONS DE LA COORDINATION
– Il n’y a pas eu de débat sur le projet et la Mairie se refuse à rendre publiques les études qui pourraient justifier le projet : circulation, stationnement, commercialité, cavités.
– Brèche-Cœur de ville est une pure opération immobilière qui ne s’insère pas dans un véritable projet de ville à et il est impossible d’obtenir la feuille de route de la Mairie – et encore moins un débat – sur sa vision de Chinon à 10 ans.
– Les quelques chiffres que la Mairie a choisi de divulguer sont contradictoires : selon elle, ce projet de 12 millions d’euros ne créerait que 12 places supplémentaires par rapport à la situation pré-ascenseur. En fait, par rapport à la situation actuelle, 73 places payantes seraient créées dans le centre (avec une trentaine de place en moins devant la Mairie).
– La privatisation du stationnement conduirait à une augmentation des tarifs, une intensification de la verbalisation et une extension de la zone payante. Le parking du château deviendrait payant, en contradiction avec la « priorité tourisme » annoncée par la Mairie.
– La Mairie se refuse à clarifier sa position et à prendre des engagements sur le maintien des places de stationnement gratuit. Il est probable que le concessionnaire exigera la suppression d’une partie des alternatives gratuites.
– Le parking et le nouveau plan de circulation envisagé sont incompatibles avec la voirie du centre ancien, avec son patrimoine bâti, avec sa vocation touristique et sa qualité de vie.
– Les explications avancées par la Mairie semblent incohérentes : alors que la Ville justifie le projet par la revitalisation du commerce, elle encourage le déplacement des activités tertiaires vers la Plaine des Vaux. Elle vient de donner une autorisation d’extension de 2.000 m2 au Leclerc du Blanc Carroi et parle maintenant de l’extension du pôle Saint-Lazare et de l’installation d’un centre commercial à côté de la Gare.
– La Mairie se refuse à faire la lumière ce que coûterait réellement l’abandon du projet. Elle parle de 700.000 euros, mais reconnaît qu’une partie de cette somme correspond au paiement des arriérés de l’ascenseur et une autre aux études commanditées pour le projet précédent. Il est à ce jour impossible de connaître le «reste à charge» réel d’un abandon.
– La Mairie continue à présenter un budget à 12 millions d’euros et un reste à charge minime, mais ses calculs budget ne prennent en compte ni le parking provisoire, ni la refonte de la place de la Fontaine, ni la piétonnisation de la place de la Mairie, ni la modification du plan de circulation, ni l’achat de la crèche et des salles associatives.
– Face à un budget de charges sous-évalué, la Mairie affiche des recettes fondées sur un prix du m2 surévalué.
– La durée prévue pour mener les travaux (18 mois) semble largement sous-estimée, surtout s’y on y ajoute les projets connexes, l’aménagement préalable d’un parking de substitution et les travaux sur la voirie et la signalétique pour le nouveau plan de circulation.
– Depuis plus de 30 ans, la ville de Chinon travaille avec le même aménageur (la Set) qui n’est jamais parvenu à proposer un projet convaincant. Il semble que tous les formalismes n’aient pas été respectés lors de la signature des derniers avenants.
– Il semble également que la Set, un aménageur dont les compétences en urbanisme sont inexistantes, soit un choix imposé par le jeu politique départemental au détriment de la qualité des projets.
Pour en savoir plus : Le 19/20 de FR3 Centre Val de Loire (à 2 minutes 09)