Les Chinonais invités à “penser” leur ville
21 février 2017
Quel futur pour Chinon ? Pour son centre-ville ? Comment le revitaliser ? Quelle doit y être la place du commerce ? Du tourisme ? De la voiture ? Que veulent enfin les Chinonais ? Depuis des années, toutes ces questions en suspens refont surface, par intervalles, à l’occasion de telle ou telle annonce, de tel ou tel chantier, puis retombent, sans avoir trouvé de réponse autre que ponctuelle. A partir du mois de mars, les Chinonais vont être invités à s’exprimer sur le sujet dans le cadre de l’opération “Penser Chinon”, mise sur pied avec l’Ecole spéciale d’architecture de Paris. En prenant ainsi le parti de faire émerger, par le débat, un consensus, des lignes directrices, et de nouvelles hypothèses…
Depuis des années, de chantiers annoncés en chantiers suspendus, d’improvisations en décisions contradictoires, l’urbanisme de Chinon semble plus obéir aux effets d’aubaine qu’à une vision réellement partagée du futur. Pendant ce temps, le centre-ville, marqueur de l’identité chinonaise, traverse une période difficile sans projet structurant et, surtout, sans débat public. C’est cette carence qui a motivé plusieurs associations à considérer avec attention le travail de l’Ecole spéciale d’architecture de Paris, dont un Master s’est justement fait une spécialité de ce type de situation. Au final, une démarche provisoirement baptisée “Penser Chinon”, qui se mettra en place, avec l’approbation de la Mairie, au premier semestre 2017.
Une démarche animée par une école d’architecture
A l’origine du projet “Penser Chinon”, une rencontre : celle de la “Coordination pour un débat citoyen sur l’avenir de Chinon” avec les enseignants du Master d’architecture “La Fabrique collective ” dirigé par Jana REVEDIN et une équipe enseignante pluridisciplinaire issue de l’Ecole spéciale d’architecture de Paris. Pendant plusieurs mois, les 7 associations composant la Coordination ont échangé avec les professionnels de l’urbanisme et de l’architecture autour de la situation de leur ville. En est sortie l’idée d’organiser, à Chinon, pendant le premier semestre de 2017, un travail de concertation et de prospection.
“Nous intervenons à l‘invitation d’associations ou d‘équipes municipales qui sont en questionnement sur des sites et leur évolution” explique ainsi Jana REVEDIN, qui a déjà eu l’occasion de tester cette méthode en Val de Loire, dans les villages de Montigny et La Borne. Le calendrier proposé par l’Esa comprend une période d‘immersion qui verra – du 9 au 16 Mars 2017 – les étudiants (une vingtaine, Français et étrangers) partir à la rencontre de Chinon et de ses habitants, pour prendre la mesure de la ville et des attentes des parties prenantes.
Des réunions publiques (la première aura lieu le 15 mars) ponctueront le processus, pour déboucher sur une analyse de la situation et des enjeux, puis, dans un second temps, sur des hypothèses d’aménagement qui seront autant de pistes de réflexion pour l’avenir de la cité.
A un moment où le projet “Brèche-Cœur de Ville” est remis en question par les découvertes archéologiques, l’initiative “Penser Chinon” tombe à pic. Depuis la réunion publique de mai 2015, les associations membres de la Coordination ont en effet été sollicitées pour produire un contre-projet et elle s’y sont toujours refusé. “Nos associations ont toujours exprimé leur souci de ne pas se cantonner à l’opposition à un projet”, expliquent les porte-parole de la Coordination, “mais d’être aussi le moteur d’une réflexion plus large sur l’avenir urbain de Chinon. Nous tenions cependant à ce que cette réflexion ne soit pas cantonnée à un petit groupe, mais qu’elle se fasse en lien étroit avec les habitants, puisque nous contestons plus particulièrement l’absence de concertation qui plombe le projet ‘Brèche-Cœur de ville” depuis ses origines”.